Editorial #219
L’art est un pont vers le réel
par Thibaud Josset
A en croire les chercheurs, ou tout du moins ce que les médias en retranscrivent, notre époque est marquée par un décalage des consciences de plus en plus marqué à l’écart du réel. Selon ce point de vue, nous n’assistons pas à un simple accroissement de la porosité entre virtualité et réalité, dont les contours seraient de plus en plus flous, mais à quelque chose de plus essentiel, une virtualisation progressive mais intégrale de notre rapport au réel. De son côté, le domaine des arts plastiques est par nature le lieu de l’affranchissement des contraintes inhérentes au matériel : puisqu’il s’agit de modes d’expression fondés sur un usage de la matière, quelle qu’elle soit, les arts plastiques se tiennent au carrefour de tout ce qui fonde l’existence d’une réalité du point de vue humain. Manipulation de matériaux et d’outils d’un côté, réflexion et conceptualisation de l’œuvre de l’autre : créer est tout à la fois l’acte le plus concret et le moins objectif qui soit dans le champ des expériences humaines. L’art est autant forme palpable que pensée intangible ; il est les deux à la fois, totalement l’une et l’autre avec la même intensité. Ces deux aspects sont dépendants et doivent coexister à égalité pour que l’œuvre d’art ait une chance d’advenir. Il s’agit de l’un des très rares domaines de la pensée où vouloir donner la prééminence à la chose sur l’idée, ou bien à l’idée sur la chose, revient presque systématiquement à anéantir l’une et l’autre dans leur dimension créative. D’une certaine façon, on peut considérer que l’art se définit par sa capacité à poser une interface non seulement entre l’humain et les réalités sensibles qui l’entourent, ou entre l’humain et des idées appartenant à un monde supérieur, ou encore entre l’humain et lui-même, mais à un niveau encore plus fondamental entre le réel et l’irréel, entre l’être et le non-être. Quelle que soit sa position face aux grands enjeux de la philosophie de l’art, un artiste en créant finit toujours, même sans en avoir vraiment conscience, à « situer » l’humain par rapport à un absolu extérieur à lui-même, un réel qui lui est totalement préalable et néanmoins entièrement inféodé au moment où s’exerce le geste créateur. Ainsi, en un temps où nous avons parfois le sentiment que l’humanité perd pied, se laissant emporter loin du rivage, la création plastique, célébration de l’imagination par excellence, devrait aussi être enseignée et racontée pour ce qu’elle est avant tout : un pont dressé au-dessus des errances, entre l’humain égaré dans de fausses réalités, illusions infinies, et l’inatteignable terre ferme, éternelle, immuable et glorieuse.
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