Galerie de Paris
Woo Kyeong
Située au sein du Village Suisse actuellement en plein renouveau, la Galerie de Paris offre à Woo Kyeong, étoile montante de la scène artistique coréenne, sa première exposition personnelle en France.
Il compte parmi les artistes phares que la Corée du Sud exporte désormais un peu partout dans le monde. Woo Kyeong, connu pour ses œuvres mêlant pop culture, fantastique, sujets sociétaux, culture traditionnelle et humour, expose pour la première fois en France où le public, largement coréanophile, est pour une part déjà familiarisé avec son écriture graphique. Profondément originale, animée d’un souffle de liberté rafraichissant et surtout d’une vraie pertinence quant à ses partis pris, sa production happe immédiatement le spectateur, amateur d’art ou non, grâce aux mêmes atouts qui ont fait le succès des différents secteurs du divertissement coréen. En premier lieu, une capacité à avoir digéré mieux que toute autre culture, les grandes interrogations ayant trait à la création contemporaine. Ceux qui suivent nos pages savent qu’Univers des arts défend depuis longtemps un concept général, quoi que dur à définir, d’art « post-contemporain ». Mais avec Woo Kyeong, même cette appellation semble trouver ses limites, tant son travail court avec un train d’avance sur la création européenne. Artiste digital avant tout, ingénieur de formation maîtrisant cependant de nombreux aspects des arts traditionnels, il casse instantanément, presque naturellement, sans heurt ni fracas, les blocages, pour la plupart intellectuels, qui sévissent trop souvent en Occident.
Général Bunny
Sa création est vivante, spontanée, ne pose aucune limite entre l’illustration, le manga, la décoration, les beaux-arts dans toutes leurs composantes, les techniques classiques et numériques, le récit social ou mythologique, la prise de position politique et citoyenne, le retrait du monde propre à l’artiste. Tout ceci peut sembler contradictoire. Mais Woo Kyeong fait partie d’une génération d’artistes coréens qui proposent une voie alternative aux arts graphiques : plutôt que de chercher toujours à faire un pas de plus que les autres, ils ont choisi de faire un pas de côté ; un pas magistral qui permet non pas d’avancer sur l’échiquier surchargé de l’histoire de l’art, mais de commencer à jouer en-dehors du plateau. Son trait noir, tout de suite reconnaissable, sa mise en scène de divers personnages farceurs et outranciers, sa narration satirique, parfois ironique, toujours drôle, parvient à raconter quelque chose de l’humanité avec un décalage porteur de sens, peut-être même d’une forme inattendue de morale, de sagesse bienveillante malgré une évidente mélancolie. Un sentiment d’épopée confuse, moderne, humaine, en émane qui ne saurait laisser indifférent. C’est au fond un autre rapport à la beauté que Woo Kyeong nous propose, quand bien même son esthétique semble par nature ne pas la prendre au sérieux. Que l’on soit amateur d’art ou curieux de l’effervescence des milieux créatifs coréens, cette exposition à Paris est le moment de se saisir d’un phénomène artistique qui, dans quelques années, sera peut-être vu comme un point de référence commun.
Thibaud Josset
Du 5 au 15 décembre 2024
Galerie de Paris-Kojiro Akagi
Village Suisse-Boutique 82
12, avenue de Champaubert
75015 Paris
www.galeriedeparis.com
Woo Kyeong à suivre sur Instagram : gallery_w.g
Du 6 au 18 novembre 2024
Gallery Jeje
Humanities « So What is the title ? »
55-2, Insadong-gil, Jongno-gu
Séoul, République de Corée
Instagram galerie jeje
Wolf
Galerie de Paris
Kojiro Akagi
1934 – 2021
Né en 1934 au Japon, Kojiro Akagi arrive à Paris en 1963 et entre à l’École nationale supérieure des Beaux-arts. Il commence à travailler d’après nature, posant son chevalet au gré de ses balades parisiennes. Très vite, il étonne les passants par le choix de ses sujets, la minutie de son travail et sa technique originale. En arpentant avec obstination chaque quartier de la capitale et en représentant avec une grande précision la ville sous ses multiples facettes, Kojiro Akagi a gagné la réputation d’être le plus parisien
Le Moulin Rouge, 1981
des artistes japonais. En se penchant sur la mémoire de chacun de ces lieux, il est devenu un fin connaisseur de l’histoire de sa ville d’adoption. Parallèlement aux monuments, façades d’immeubles, rues et quartiers de la capitale, Kojiro Akagi diversifie ses créations en travaillant sur des nus, sur des objets glanés lors de ses balades ainsi que sur des portraits de personnalités et d’anonymes qu’il croque avec malice. Dans le XVe arrondissement qui lui tenait tant à coeur, au sein de son atelier de la villa Croix-Nivert, il n’aura cessé jusqu’à son dernier souffle de peindre passionnément Paris. Il décède en 2021 à Okayama au Japon et laisse à la postérité plusieurs centaines d’oeuvres à travers le monde. Certaines ont rejoint de prestigieuses collections comme celles du Musée Carnavalet, du musée Cernuschi ou encore du Royal Ueno Museum à Tokyo. D’une personnalité ouverte, Kojiro Akagi a, outre sa carrière de peintre, toujours mené des actions de soutien à des artistes d’horizon et de style très divers. Cette ouverture est l’un des principes de la Galerie de Paris. Kojiro Akagi a réalisé un ensemble artistique remarquable plaçant Paris au centre de sa création. La galerie présente en permanence des huiles, des dessins et des lithographies sur Paris, ses monuments, ses façades et rues ainsi que des nus, portraits et natures mortes d’objets insolites, issues du Fonds de dotation Kojiro Akagi destiné à sauvegarder son oeuvre peint, à le présenter au plus large public et enfin à permettre à des créateurs d’Asie de bénéficier d’un point d’appui à Paris, grâce à des bourses, des remises de prix et des invitations en résidence d’artistes. Parmi ses projets, le fonds prépare l’ouverture d’un nouvel espace permanent alliant parcours muséal consacré au peintre, expositions temporaires et résidences d’artistes émergents.
GALERIE DE PARIS-KOJIRO AKAGI
Village Suisse – boutique n°82
12, Avenue de Champaubert 75015 Paris
www.galeriedeparis.com
Pour plus d’informations sur le Fonds de dotation Kojiro Akagi :
www.kojiroakagi.com
Au n°6 place Vendôme, Huile sur toile, 116 x 89 cm
Le Sacré Coeur de Montmartre, 1974